CHAPITRE V
LÉGISLATION, POLICE
Nous avons déjà signalé, chemin faisant, un cer-
ain nombre de réformes tentées ou accomplies dans
la législation. L'heure n’était pas venue où les idées
de tolérance, de bonté, de bienfaisance chères aux
philosophes, et à Sénèque en particulier, devaient
s'introduire dans le droit romain d’une manière pro-
fonde et définitive, où les préceptes d'humanité que
répandait le stoïcisme devaient se traduire enmaximes
de jurisprudence et en formules de lois. L'esprit pu-
blic n'était pas mûr pour ce progrès. L'autorité de
Sénèque n'était pas d'ailleurs de nature à imposer
une telle rénovation, s’il en eût conçu le dessein, et
l’on ne voit guère ce dilettante de la morale se tra-
Gant le programme d’un jurisconsulte de métier. Ses
larges vues, ses généreuses idées sur l'égalité natu-
relle des hommes, sur leur communauté d’origine,
Sur l’uniformité de leurs condilions s’exprimaient fré-
quemment en actes isolés ; elles n'étaient pas près de
se systémaliser en un corps de lois bienveillantes,
protectrices des faibles et des petits. Un siècle allait
S’écouler encore avant que les premiers pas fussent
faits dans cette voie. Pour le moment, des discussions